Le paradoxe de Pessah : la sortie d'Égypte

 

Par David Brickner, directeur exécutif

Vous savez probablement que Pessah commémore la sortie d’Égypte du peuple juif et sa rédemption de l'esclavage, une rédemption qui préfigure celle de Jésus, l'Agneau de Dieu. La Pâque met également en évidence un paradoxe intéressant : Dieu a délivré son peuple de l'Égypte, mais c'est Lui qui les y a envoyés en premier lieu.

Le séjour du peuple juif en Égypte fait partie du plan de Dieu (Genèse 15.3). Il a même permis aux frères de Joseph de le vendre comme esclave pour préparer le terrain. Lorsque la famine a obligé ces mêmes frères à chercher de la nourriture en Égypte, ils ne s'attendaient pas à se retrouver face à Joseph. Il s’est adressé à ses frères terrifiés : « Vous aviez projeté de me faire du mal, Dieu l'a changé en bien pour accomplir ce qui arrive aujourd'hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux » (Genèse 50. 20).

Jacob et sa famille ne comptaient que 70 personnes lorsque Dieu, par l'intermédiaire de Joseph, les a amenés en Égypte. Le peuple juif devint une nation puissante dans ce havre de paix, mais rester en Égypte ne faisait pas partie du plan de Dieu pour son peuple. Ainsi, lorsqu'un nouveau pharaon est apparu, ce lieu de refuge est devenu une maison d'esclavage pour Israël.

Au milieu du cauchemar du travail forcé et des infanticides, le peuple a crié à Dieu pour être délivré. Il nous a fait sortir « de la fournaise de fer de l'Égypte » pour être son peuple (Deutéronome 4.20). Il a scellé sa relation avec le peuple d'Israël et démontré sa puissance aux nations du monde.

Je pense que le paradoxe d’un « lieu de refuge » se transformant en « maison d'esclavage » reste très pertinent de nos jours et s'applique à tous les croyants. De nombreux disciples de Jésus, en particulier dans les pays occidentaux, ont bénéficié d'un lieu de refuge pendant des années. Nos libertés et la prospérité avec laquelle beaucoup ont été bénis nous ont permis d’accomplir beaucoup de bonnes choses pour Dieu. Pourtant, nous avons peut-être oublié que, comme Israël en Égypte, notre destinée ultime se situe au-delà du confort d'un havre de paix.

N’oublions pas que Dieu veut que ses enfants soient dans le monde et non du monde. Il veut que nous tendions la main aux autres avec un message souvent mal reçu – que la rédemption ne vient que par Yechoua. Sommes-nous trop à l’aise pour nous lever et accomplir notre destinée ? Sommes-nous devenus esclaves des plaisirs de ce monde ?

Aujourd’hui, de nombreuses églises et ministères chrétiens sont tellement désireux de rester politiquement corrects qu'ils craignent d'offenser quelqu'un avec la vérité. Comment nous protéger de cet état d'esprit ? Restons fidèles au plan de Dieu qui nous enseigne dans les Écritures comment ne pas se laisser asservir par le confort.

Moïse est un excellent exemple, surtout à l’approche de Pâque. Grâce à la fille de Pharaon, Moïse était confortablement installé dans la maison royale. Pourtant, Dieu l'a appelé hors de ce lieu de refuge pour qu'il devienne son prophète et celui par qui Il délivrerait Israël de l'esclavage. D’une manière mystérieuse, la foi de Moïse pointait vers Jésus : « Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon, il préférait être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d'avoir momentanément la jouissance du péché.  Il considérait l’humiliation attachée au Messie comme une richesse plus grande que les trésors de l'Égypte, car il avait le regard fixé sur la récompense à venir » (Hébreux 11.24-26).

Yechoua, le libérateur dont Moïse parlait, avait aussi trouvé un lieu de refuge en Égypte. Lorsque Hérode cherchait à tuer l'enfant Jésus, un ange est apparu en rêve à Joseph, lui disant d'emmener sa famille se réfugier en Égypte pour un temps. Selon Matthieu, cela a permis de réaliser les paroles de la prophétie : « J’ai appelé mon fils à sortir d'Égypte ». Dieu a assuré la sécurité du Sauveur en Égypte afin qu'il puisse offrir le salut à chaque personne, y compris aux Égyptiens !

Imaginez si Myriam (Marie) et Joseph n'avaient pas écouté l'ange indiquant qu'il était temps de quitter l'Égypte. Imaginez qu'ils aient refusé de partir ou qu'ils n'aient pas cru que leur bébé était en danger. Le destin de Jésus sur cette terre n'était pas de rester caché de ses ennemis ou d'utiliser ses dons pour vivre de manière confortable. Sa vie a été préservée en Égypte afin qu'il puisse la donner de son plein gré. Il nous appelle à le suivre, à sortir de nos zones de confort pour apporter le message du salut au monde entier, malgré le risque d’être rejeté.

Je ne dis pas que le confort est une mauvaise chose ; il peut être une grande bénédiction si nous ne perdons pas de vue le plan de Dieu. Ce confort ne se limite pas aux choses matérielles. Il peut aussi s’agir d’une expérience particulière pour révéler la présence ou la volonté du Seigneur. Il faut savoir profiter de ces expériences sans les laisser nous enfermer.

A quel moment un lieu de refuge risque-t-il de devenir une maison d'esclavage ? Je crois que c'est lorsque nous nous y accrochons plutôt qu’à Dieu, lorsque nous confondons sûreté et sécurité ou lorsque notre confort nous détourne du plan de Dieu.

Sans toujours pouvoir être « en sûreté », nous avons l’assurance d’être toujours « en sécurité » lorsque nous suivons le chemin que Dieu a tracé devant nous. Notre sécurité est garantie par la résurrection de notre Seigneur. Merci car vous nous aidez à guider le peuple juif vers le véritable refuge, qui n'est pas un lieu, mais une Personne.

Dans les prochains mois, de nombreuses présentations du « Messie dans la Pâque » ont été planifiées en ligne et dans les églises. Veuillez prier pour que beaucoup de personnes juives y assistent et fassent un pas vers Yechoua, notre Sauveur.

*Adaptation d'un article écrit par David en 1997


 

David Brickner, Directeur exécutif

 
David Brickner