Il y a questions... et questions !

Pour certains, c’est seulement l’occasion d’exprimer leur propre point de vue – ou même leur hostilité. Au 18ème siècle, le Rabbin Jacob Embden, érudit germanique, a fait remarquer qu’ « Un seul insensé peut poser des questions telles que mille sages ne pourraient y répondre. » Par ailleurs, «la question posée par un homme sage est en elle-même la moitié de la réponse.»

 

« Juifs pour Jésus », c’est quoi exactement ?

Nous sommes une association de Juifs qui croyons que Jésus est le Messie d’Israël - et des nations. Nous avons une vingtaine de bureaux dans une dizaine de pays. Nous croyons au Tanakh (Ancien Testament) et au Nouveau Testament. Nous croyons que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob s’est manifesté en la personne de Jésus.

 

Comment est-il possible d’être Juif et de croire en Jésus ?

Aujourd’hui, certains répandent l’idée qu’on ne peut pas être juif et croire en Jésus, et que ces deux choses s’excluent mutuellement. Pour répondre à cette objection, nous devons d’abord définir ce que l’on entend par « Juif » et par « Chrétien ». Aucun des premiers disciples du Christ n’a renoncé à sa judaïcité. En tant que Juifs, ils comprenaient que Jésus était le Messie promis à Israël et ils s’appuyaient sur de nombreux passages du Tanakh, ainsi qu’une expérience de l’amour de Dieu qui confirmait leur espérance.

 

Alors, comment définissez-vous un Juif ? Et le Judaïsme ?

L’identité fondamentale d’un Juif vient de sa descendance d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, bien que les rabbins disent qu’il est possible à un non-Juif de devenir Juif par la conversion au Judaïsme. Le Judaïsme est une religion conçue par les rabbins, basée sur la révélation, par Dieu, dans la Tora (Loi de Moïse). Le Judaïsme n’est pas une ethnie. De nombreux Juifs ne suivent pas la Tora et ne se considèrent pas pour autant moins Juifs. Le Judaïsme n’est pas une nationalité. Nous croyons, par la Bible, que Dieu a donné au peuple juif une terre – Eretz Israël. Cependant, beaucoup de Juifs vivant dans la Diaspora considèrent Israël plutôt comme une patrie spirituelle et sont de loyaux citoyens des pays dans lesquels ils vivent.

 

Comment définissez-vous un Chrétien ?

Un Chrétien est une personne qui a reçu le pardon à travers Jésus, le Messie. Le mot « Christ » vient du mot grec « christos », qui se traduit en hébreu par le mot « machiah », ce qui signifie « oint ». Un Chrétien est donc quelqu’un qui suit le Messie (Jésus) et son enseignement d’amour et de réconciliation.

Il y a davantage de non-Juifs que de Juifs dans le monde. Ainsi, l’Église est composée davantage de non-Juifs que de Juifs. Cependant, le christianisme n’est pas une religion qui appartient aux non- Juifs, mais il est tiré de concepts bibliques juifs, accomplissant ainsi les prophéties du Tanakh.

On ne devient pas Chrétien par le baptême ou en allant à l’Église. Et il ne faut pas croire non plus que tous les membres d’Églises sont chrétiens. Etre chrétien implique une foi personnelle dans le Messie. Jésus lui-même a dit « ceux qui me disent « Seigneur, Seigneur » n’entreront pas forcément dans le royaume des Cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7.21).

 

Si le christianisme est fondé sur des concepts bibliques juifs, pourquoi donc les Chrétiens ne suivent-ils pas la Loi de Moïse ?

Le prophète Jérémie, au 8e siècle avant Jésus, annonçait une nouvelle alliance différente de celle donnée à Moïse :

« Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les ai saisis par la main pour les faire sortir d’Égypte, alliance qu’ils ont violée, quoique je sois leur maître, dit l’Éternel. Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit l’Éternel : je mettrai la loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur ; Et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » (Jérémie 31.31- 33)

Ce passage indique expressément une Nouvelle Alliance par laquelle l’homme aura une loi interne et une intimité avec Dieu.
Sous la Loi, les hommes juifs doivent être circoncis le huitième jour. Cependant, la Loi met aussi l’accent sur une «circoncision de cœur» (Deutéronome 30.6). La Nouvelle Alliance met l’accent sur cette conversion intérieure.

 

Cela signifie-t-il que la Loi est annulée ?

Pas du tout ! La Loi est toujours valable. Jésus a dit : « Je ne suis pas venu pour abolir la Torah, mais pour l’accomplir » (Matthieu 5.17). « Accomplir » signifie vivre la loi de manière parfaite. Sa vie sans péché et son sacrifice volontaire pour le péché des autres (la crucifixion, voir Ésaïe 53) remplacent de manière définitive les sacrifices du Temple. Le Judaïsme rabbinique a mis de coté la notion de sacrifice et y a substitué les enseignements éthiques et traditionnels.

 

Alors les « Juifs pour Jésus » sont chrétiens.

Oui, dans le vrai sens du mot « chrétien ». Mais nous préférons le terme « Juif messianique ». Nous tenons à garder notre identité juive et continuer à faire partie de la communauté juive. Nous respectons nos coutumes et nos traditions. Notre judaïcité nous a davantage fait comprendre Jésus, la Bible et ce que Dieu attend de nous.

 

Mais si un Juif accepte Jésus, ne renie-t-il pas son peuple ?

Certainement pas. Jésus était juif et Il n’a pas renié son peuple. En fait, Il a dit que Son message s’adressait « aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Matthieu 10.6). Si nous cherchions l’assimilation, nous ne nous appellerions pas « Juifs pour Jésus » ! Cependant, nous avons été conditionnés par des années de tradition et de tabous pour ne pas même considérer la possibilité que Jésus pourrait être Celui qu’Il dit être.

 

Et tous les crimes commis contre les Juifs par les «Chrétiens»?

Jésus n’a jamais enseigné à ses disciples de haïr le peuple juif. En fait, ses disciples étaient presque exclusivement Juifs ! Le message de Jésus est un message d’amour, de paix et de réconciliation. Il nous a commandé de nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés. Jésus a également dit que ceux qui croient vraiment en Lui seront reconnus par leur amour. Néanmoins, c’est un fait que nous avons subi de nombreuses persécutions au nom de Jésus. Cela ne peut ni se justifier ni s’expliquer. Mais il est vital de reconnaître qu’une personne ne doit pas accepter ou rejeter Jésus parce que ceux qui se disent être ses disciples n’observent pas ses enseignements. Les atrocités commises au nom de Jésus déshonorent son nom parce que l’antisémitisme est un péché contre le Saint Nom de Dieu.

 

Si Jésus est réellement le Messie, où donc est la paix ?

La paix qu’apporte le Messie est une paix du cœur qui, selon la Bible, surpasse l’entendement humain (Jean 14.27). Même quand le monde est en guerre, ceux d’entre nous qui connaissons Jésus comme Messie, nous avons la paix de l’esprit et la paix avec les autres. Il ne peut y avoir de paix réelle sur terre tant que les gens n’auront pas un changement de cœur pour rendre possible le Royaume de Dieu sur terre. Nous croyons que, finalement, toute la nation d’Israël connaîtra ce changement de cœur. Et le temps approche ou le Messie reviendra pour régner sur le trône de David. Alors il établira la paix sur toute la terre (voir Ésaïe 2.2-4)

 

Depuis quand les Juifs ont-ils besoin d’un médiateur pour atteindre Dieu ?

Il est vrai que le Judaïsme moderne n’enseigne pas le besoin d’un médiateur. En cela, il diffère du Judaïsme biblique. Moïse intercédait auprès de Dieu en faveur du peuple d’Israël et il parlait d’un autre, plus grand que lui, qui devait venir (Deutéronome 18.15).

Le Judaïsme biblique non seulement requiert des médiateurs (les prêtres, Cohanim), mais aussi une médiation par le sacrifice d’animaux et un jour d’intercession particulier, le Jour du Grand Pardon, Yom Kippour (voir Lévitique 16). Le Judaïsme moderne n’a pas de médiateur. C’est une des raisons pour lesquelles nous devrions nous demander si Jésus n’est pas le Médiateur désigné par Dieu (Hébreux 9.11-15).

 

Est-il vrai que « Juifs pour Jésus » s’adresse surtout aux Juifs éloignés du Judaïsme ?

Non. Les Juifs qui ont reconnu Jésus représentent diverses facettes de la pensée juive. Certains proviennent d’un milieu orthodoxe alors que d’autres étaient athées. Quelques-uns étaient éloignés du Judaïsme alors que d’autres étaient pratiquants. Le cœur de l’appel est déterminé par une prise de conscience personnelle du péché et de la séparation d’avec Dieu (Ésaïe 59.2)

 

Est-ce un tort de faire du prosélytisme ?

Jésus a dit « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ». Nous avons trouvé, par Lui, la paix et la plénitude avec Dieu. C’est dans cette logique que nous voulons partager notre expérience, tout en sachant que la conversion du cœur est une expérience personnelle entre chacun et Dieu. La contrainte n’a pas de place, mais nous aurions tort de ne pas vouloir vous persuader ! D’ailleurs, le terme « prosélytisme » signifie l’effort de conduire un non-Juif au Judaïsme, action très prisée dans le Judaïsme de l’époque talmudique. Nous ne cherchons ni à transformer un non-Juif en Juif, ni à changer un Juif en non-Juif. Nous voulons que chacun trouve sa véritable identité et intimité avec Dieu.

 

Si Jésus est le Messie, pourquoi les rabbins ne croient-ils pas en Lui ?

Le peu d’étude sur ce sujet par les rabbins est basé sur le principe que Jésus n’est pas le Messie et que le Nouveau Testament n’est pas inspiré de Dieu. Nous ne croyons pas qu’il y ait une étude objective du Nouveau Testament au sein du Judaïsme rabbinique.

 

Quelle preuve avons-nous que vos croyances à propos de Jésus sont vraies ?

Il y a le témoignage de ces Juifs qui ont reconnu Jésus comme Messie. Mais, bien plus importantes sont les prophéties du Tanakh qui annoncent la venue du Messie. Prenons en exemple les passages suivants :

Tanakh

 

Nouveau Testament

Psaumes 2.7

Le Messie comme étant le Fils de Dieu

Jean 3.16,17

Genèse 49.10

Le Messie né dans la tribu de Juda

Hébreux 7.14

Michée 5.2

Naissance du Messie

Matthieu 2.16

Ésaïe 53.5,8

Le Messie devait mourir pour les péchés de Son peuple

1 Corinthiens 15.3,4

Jérémie 23.5

Le Messie, un descendant de David

Luc 1.32,33

Psaume 22.13-18

Le Messie crucifié

Luc 23.33

Zacharie 9.9

L’entrée humble dans Jérusalem

Matthieu 21.5

Psaumes 110.1

Le Messie assis à la droite de Dieu

Matthieu 26.64

Daniel 9.24-26

L’époque de la venue du Messie

Galates 4.4

Deutéronome 18.15, 19

Le Messie un prophète comme Moïse

Actes 3.20-23

Ésaïe 53.10

Le Messie ressuscité

Matthieu 28.6

Daniel 7.14

Son retour glorieux

Marc 14.62