Quelque part en Ukraine

 
Quelque part en Ukraine

par David Brickner, directeur exécutif

C'était fin avril, mais la neige tourbillonnait dans un vent glacial et des sirènes retentissaient au loin. 

J'avais rejoint mes collègues Avi Snyder et Dale Lambert dans l'Ukraine déchirée par la guerre, quelque part près de la frontière polonaise. Nous étions venus pour apporter de la nourriture et des vêtements, mais surtout pour passer du temps avec notre cher frère, Tolik Emma, responsable de Juifs pour Jésus à Kiev.

Nous ne pouvions qu'imaginer l'immense pression à laquelle Tolik était confronté.  En plus des bombes constantes qui sèment la mort et la destruction, Tolik pensait à sa famille, loin au Canada.  Il était sans doute soulagé qu'ils soient en sécurité.  Mais sa fille allait se marier deux jours plus tard, et Tolik ne serait pas là pour partager sa joie.  Il nous a fait part de son chagrin suite aux décès d'amis et de collègues du ministère. Pourtant, au milieu de ce malheur, Tolik a dit une chose que je n'oublierai jamais.  Il a dit : « Nous vivons un très mauvais moment pour l'Ukraine, mais un très bon pour l'Évangile ». Il nous a parlé des cœurs ouverts parmi les gens qu'il servait et combien priaient pour recevoir Yechoua comme leur Seigneur et Sauveur. 

Quelle perspective remarquable, quelle foi, quelle confiance dans le Seigneur nous avons vues et entendues chez notre frère !  Son exemple de la grâce de Dieu au milieu de tant de souffrances et de sacrifices en disait long. Je suis très fière de Tolik et de nos 19 autres familles missionnaires ukrainiennes qui ont toutes été dispersées. Certains, comme Tolik, sont des réfugiés dans leur propre pays, mais la plupart ont été contraints de fuir vers d'autres pays où nous faisons de notre mieux pour les prendre en charge dans leur détresse.  Je parle des épouses séparées de leurs maris et des enfants, dont beaucoup sont trop jeunes pour comprendre pleinement ce qui leur arrive. 

Ces précieuses personnes ont besoin de nos encouragements. Beaucoup d'entre elles ont aussi besoin d’un soutien psychologique.  Néanmoins, ils continuent de partager l'amour de Jésus avec d'autres réfugiés.  Dieu se sert de l'authenticité de leur foi pour apporter une moisson d'âmes parmi des personnes désespérées.  « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père plein de compassion et le Dieu de tout réconfort !  Il nous réconforte dans toutes nos détresses afin que nous puissions réconforter ceux qui se trouvent dans la détresse, grâce à l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de la part de Dieu. En effet, de même que les souffrances de Christ abondent pour nous, de même aussi, c’est par Christ que notre réconfort abonde. » (2 Co.1.3-5)

Cette situation récente me fait penser à la citation du pasteur Paul David Tripp dans son livre Lead : « Il y a des moments où je suis tenté de souhaiter que le ministère soit davantage un trône qu'une croix.  Il y a des moments où je suis fatigué du sacrifice et de la souffrance, et où je souhaite que Dieu utilise un peu de sa puissance pour rendre cela un peu moins pénible.  Parfois, je ne veux pas servir, je veux être servi, non seulement par les gens qui m'entourent, mais aussi par celui qui m'a appelé. »

Lorsque je me sens ainsi, je veux me souvenir de mon frère Tolik et de nos autres frères et sœurs ukrainiens.  Plus que cela, je veux me souvenir de mon Messie Jésus, le plus grand serviteur de tous, qui a « appris l'obéissance par tout ce qu’il a souffert » (Héb. 5.8). Puissions-nous tous grandir dans la volonté d'apprendre une telle obéissance.  Puissions-nous tous continuer à prier avec ferveur pour la paix en Ukraine et pour le réconfort et le salut des millions de réfugiés de guerre. 

Merci, chers partenaires, de nous soutenir par vos prières et par vos dons. Beaucoup d'entre vous traversent diverses épreuves, tout en continuant à encourager et redonner espoir à ceux qui ont désespérément besoin de Jésus. Où que nous regardions dans le monde aujourd'hui, nous voyons de grandes souffrances, du désespoir et de l'impuissance.  En même temps, regardons aussi vers le ciel et nous verrons, comme à travers les yeux de notre cher frère Tolik, cette glorieuse réalité : nous vivons un mauvais moment dans le monde, mais c'est un bon moment pour l'Évangile !

 
David Brickner